Le meilleur pour la Terre et les Hommes

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Le meilleur pour la Terre et les Hommes
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Le meilleur pour la Terre et les Hommes

Des solutions pour cheminer vers l’autonomie alimentaire des habitants de l’oasis et du Territoire, dans le respect des enjeux environnementaux et sociaux.

Des activités à taille humaine,
des pratiques qui favorisent la biodiversité,
un travail collaboratif qui prend soin de l’Homme.

Sommaire :

  • Philosophie du projet
    • Prise en compte des objectifs institutionnels
    • Nos axes de recherche innovants et d’intérêt général
  • Axe 1 : Travail et coopération
  • Axe 2 : Agriculture Low-Tech à taille humaine
  • Axe 3 : Agroécologie – travailler avec le vivant
  • Axe 4 : Multi-productions territoriale
  • Axe 5 : Commercialisation de proximité à dimension sociale
  • Productions de savoirs

Ce dossier présente nos solutions pour cheminer vers l’autonomie alimentaire des habitants de l’Oasis et du Territoire, dans le respect des enjeux environnementaux et sociaux.

En tant qu’êtres vivants, nous avons à cœur d’assumer la co-responsabilité de nos actes vis-à-vis de notre hôte, la planète.

Le respect de la biodiversité, la complémentarité des espèces, dont la nôtre, l’équilibre entre ce que nous prenons et ce que nous rendons à la terre, et la moindre ingérence dans la compétence de la nature à se réguler, sont une nécessité aujourd’hui bien identifiée.

Le choix de servir ces valeurs en mesurant les résultats de nos actions et en les réajustant au besoin, en direction d’un impact positif est très engageant. La solidarité, le partage et la coopération sont les éléments garants de la faisabilité de ce projet.

Contribuer autant que possible à l’évolution de nos modèles nous anime et nous incombe, à notre échelle de citoyens.

Cette intention qui nous rassemble, nous l’avons co-écrite.

Philosophie du projet

Notre vision du monde sous-tend tout ce que nous faisons. Elle détermine où nous allons et l’énergie que nous allons mettre pour rendre possible nos rêves.

Notre projet est issu de l’observation de notre société actuelle qui multiplie les alertes sanitaires et écologiques. Mais il est surtout inspiré par les nombreuses initiatives qui expérimentent, avec succès, une manière différente d’aborder l’agriculture.

Cette nouvelle agriculture, bio-inspirée, qui a compris que la nature ne pouvait être étudiée de manière isolée, car chaque élément fait partie de l’ensemble. Cette approche holistique implique une bonne connaissance de la diversification de productions, et surtout de l’humilité.

Notre volonté est d’expérimenter des solutions qui prennent soin de l’Humain, en prenant soin de la Nature. Pour cela, nous voulons :

  • un modèle agricole qui travaille avec le vivant et s’inspire des cycles naturels,
  • des aliments sains pour notre territoire et oeuvrer à son autonomie alimentaire,
  • un projet autonome sans prêt bancaire ou aide européenne,
  • un système qui favorise la coresponsabilité entre agriculteurs et citoyens,
  • une agriculture low-tech et à dimension Humaine,
  • une approche systémique qui intègre de multiples productions,
  • un collectif qui s’applique à un suivi agronomique chiffré et engageant.
  • En tant d’autres impacts indirects …

Notre approche observe le monde au travers du prisme de l’émerveillement et de la découverte, de l’expérimentation et de l’observation, afin de respecter les cycles naturels de l’agriculture qui offrent des moments chargés et des moments calmes, des moments pour la production et des moments pour la construction, des moments avec les autres et des moments à soi.

Prise en compte des objectifs institutionnels

Notre projet s’est construit et a mûri durant plusieurs années, jusqu’au jour où le passage à l’action est devenu une évidence pour le groupe. Le temps du “montage de projet” était venu, et nous avons été étonnés de voir à quel point les préconisations et objectifs gouvernementaux étaient alignés avec nos aspirations. 

Le projet de l’Oasis du Coq à l’Âme répond à de nombreuses attentes institutionnelles, de l’Organisation des Nations unies à nos Communes.

Plan d’actions de la FAO (ONU) : 

L’assemblée générale des Nations Unies affirme l’important rôle de l’agriculture familiale (toute forme d’agriculture à taille humaine) dans la réduction de la pauvreté et dans l’amélioration du système alimentaire mondial pour la décennie à venir.

L’agriculture familiale permet “un monde où des systèmes alimentaires et agricoles variés, sains et durables s’épanouissent, où les communautés rurales et urbaines résilientes jouissent d’une grande qualité de vie dans la dignité, l’égalité, à l’abri de la faim et de la pauvreté. Les politiques, programmes et réglementations doivent replacer la diversité des exploitations familiales au coeur du développement durable pour contribuer au Programme à l’horizon 2030. Ce voyage doit commencer maintenant.”

Extrait de la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028) 

La Politique Agricole Commune (PAC) de l’Europe

L’Europe a dès à présent identifié 9 objectifs pour 2022, et souhaite moderniser la PAC afin de mieux soutenir les pratiques agricoles contribuant à réduire ou à compenser l’impact environnemental de l’agriculture.

Notre éco-hameau et sa Ferme associative du Coq à l’Âme est en phase avec ces objectifs visés par la PAC de l’Europe :

  • soutenir les agriculteurs et améliorer la productivité agricole, en garantissant un approvisionnement stable en denrées alimentaires à un prix abordable;assurer un niveau de vie décent aux agriculteurs;
  • contribuer à lutter contre le changement climatique et gérer les ressources naturelles de manière durable;
  • préserver les zones rurales et les paysages;
  • préserver l’économie rurale en promouvant l’emploi dans l’agriculture, l’industrie agroalimentaire et les secteurs associés.

Notre projet est aussi en adéquation avec le dispositif du Fond Européen Agricole pour le Développement Rural (Feader) destiné à renforcer la viabilité environnementale et le bien-être des zones rurales en général, qui passe par trois objectifs :

  • favoriser la compétitivité de l’agriculture;
  • garantir la gestion durable des ressources naturelles et la mise en œuvre de mesures visant à préserver le climat;
  • assurer un développement territorial équilibré des économies et des communautés rurales, notamment la création et la préservation de l’emploi.

Ce dispositif se décline en régions dans les Plans Alimentaires Territoriaux (les PAT).

Feuille de route Nouvelle Aquitaine

Ainsi notre projet s’inclut dans les orientations de la “Feuille de route pour une alimentation durable et locale en Nouvelle-Aquitaine : Innovons aujourd’hui, explorons demain 2018-2020”: “L’État s’engage dans cette feuille de route en favorisant la mobilisation des projets alimentaires territoriaux (PAT) pour le développement des circuits de proximité et l’accompagnement de la transformation des modèles locaux de production et de distribution nécessaires à la dynamique économique des territoires.”

Fabienne Buccio – Préfète de la Région Nouvelle-Aquitaine

Cette mutation du monde agricole est d’autant plus nécessaire que le  rapport sur les changements climatiques, édité par la Nouvelle-Aquitaine, conclut (p. 278) sur la nécessité de prendre en compte les tensions à venir au niveau sociétal, alimentaire et de respect de l’environnement, mais également au modèle économique majoritaire de l’agriculture.

Pour y répondre d’ici 2050, comme préconisé, nous voulons agir sur le choix de variétés adaptées aux conditions climatiques, adapter nos techniques de culture et d’élevage, et renforcer les efforts de recherche pour l’adaptation de l’agriculture au changement climatique à venir. L’enjeu est de mobiliser l’ensemble des acteurs agricoles.

Identifier les maux de l’agriculture moderne

La compréhension et l’analyse sociologique du monde agricole nous permettent d’identifier
5 maux principaux nécessitant des solutions concrètes et urgentes :

1- L’isolement du “Chef d’exploitation”, qui doit tout faire seul. II doit en particulier être capable de rebondir et de se réinventer en cas de difficultés ou par exemple suite à une intempérie. L’isolement social et l’oppression de  l’endettement, entraîne un suicide d’agriculteur tous les deux jours ! Seul face aux difficultés, les opportunités de transformation peuvent être difficiles à percevoir.

2- Le surinvestissement de l’agriculteur qui, pour être compétitif, doit investir dans du matériel coûteux, et se retrouve entraîné, enfermé dans une course à la productivité. Le moindre accident peut devenir insurmontable, remettant en question la capacité de remboursement.

3- L’épuisement des sols, causé par le labour ancestral, l’utilisation d’amendements chimiques, de pesticides, de fongicides et la monoculture.
Les horizons et la faune endémique sont bouleversés, le sol est privé de matières organiques et les chaînes d’équilibre naturel souffrent, avec toutes les répercussions écosystémiques aujourd’hui largement identifiées.

4- La monoculture (monoproduction), source de fragilité de l’entreprise agricole par son ultra-spécialisation, s’exonère des services systémiques de la nature. Au détriment de l’équilibre fragile qui a patiemment évolué pendant des millions d’années et démontré sa capacité à équilibrer les forces en présence. La monoculture entraîne un risque important du point de vue de la résistance aux intempéries et aux nuisibles, susceptibles de détruire une production (par exemple, le gel sur les bourgeons sortis tous en même temps), remettant ainsi en question la seule source de revenu annuelle.

5- La perte d’autonomie, instaurée par le système alimentaire moderne, qui enferme les entreprises agricoles dans une mono-activité, centrée uniquement sur la “production” en l’intégrant à une chaîne logistique, qui multiplie les intermédiaires (exemple de la Filière avicole : sélectionneur, géniteur, accouveur, transporteur de vif, éleveur, engraisseur, abattoir, conditionneur/ transformateur, transporteur réfrigéré, vendeur). Sans oublier la dépendance aux intrants indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise.
La conséquence directe est la perte de compétences pour valoriser son produit de base. Et surtout, la perte du lien social avec le consommateur, qui ne perçoit plus les contraintes quotidiennes de l’agriculteur et la qualité vendue.

Nos axes de recherche innovants et d’intérêt général

Au vu des maux identifiés ci-avant, voici comment l’éco-hameau s’approprie ces enjeux, en formulant sa stratégie.

Le collectif de citoyens engagés dans le projet de l’Oasis du Coq à l’Âme se donne comme feuille de route stratégique les 5 piliers illustrés dans l’image ci-contre. 

Le projet de création de La Ferme associative du Coq à l’Âme permet de faciliter l’accès à la terre, en regroupant des Agriculteurs sur une même propriété unifiée. Tous associés, ils ont à leur disposition un espace varié et sain, mutualisé au maximum. 

➽ L’objet de ce dossier technique est d’approfondir ces 5 piliers

1- Travail et coopération : proposer et expérimenter les outils de travail en commun, pour gagner en capacité d’innovation et monter en compétences, mais aussi pour être une organisation et une économie plus pérennes.

2- Agriculture Low-Tech à taille Humaine : limiter les intrants et les investissements en se réappropriant les compétences à faire soi-même, en créant des outils adaptés aux besoins, réparables et techniquement accessibles. Ceci est possible sur des surfaces à dimension Humaine.

3- Agroécologie – Travailler avec le vivant : s’appuyer sur le pilier central et indispensable de l’agroécologie, pour favoriser une agriculture bio-inspirée qui limite les interventions de l’agriculteur et les intrants. Cette nouvelle agriculture est basée sur la connaissance et une approche holistique de notre environnement.

4- Multi-productions territoriale : la diversification des productions assure une alimentation pérenne et variée capable de s’adapter à son territoire local. Elle est une réponse concrète pour s’adapter aux aléas climatiques et minimiser les intrants, tout en maximisant les services rendus.

5- Commercialisation de proximité à dimension sociale : à court terme, la notoriété de notre Ferme associative permet d’attirer du public et donc de garantir un canal de distribution cohérent, gage de lien social et d’entraide. Le temps ainsi dégagé pour les agriculteurs leur permet de garantir une production de qualité, tout en proposant des tarifs accessibles.

Axe 1 : Travail et coopération

Proposer un nouveau modèle d’installation agricole

Le constat est posé par les Chambres d’Agriculture : la proportion des installations Hors Cadre Familial (HCF) a fortement augmenté ces dernières années, elle a même doublé en 10 ans au niveau national. D’environ 15 % en 1993, la part des installations HCF aidées représente aujourd’hui près du tiers de l’ensemble des installations aidées (31% en 2002). L’évolution démographique de la population agricole annonce une mutation du profil des exploitants dans les dix prochaines années, apportant un regard neuf. 

Les HCF s’installent prioritairement avec un statut d’entrepreneur individuel. De fait, les 2/3 des exploitants choisissent ce statut. Ce choix est encore plus marqué chez ceux qui n’avaient pas de connaissance du milieu agricole avant leur installation, mus par un désir d’autonomie et de sérénité. Par manque de connaissance des modèles collectifs, ces désirs d’autonomie sont souvent accolés aux statuts individuels. Nous verrons la Gouvernance Partagée, permet aussi cette autonomie (souveraineté des Rôles) et encore plus de sérénité grâce à l’entraide.

Les difficultés sont le plus souvent les financements bancaires (pour le foncier et l’installation) et les risques inhérents, les difficultés à trouver du foncier. 

Ces constats conjugués à celui des 5 maux de l’agriculture et de toutes les préconisations exposées dans les pages précédentes, amènent les candidats à l’installation à chercher et à expérimenter des modèles de production et de fonctionnement viables, vivables et durables.

De ce fait l’installation collective et coopérative attire de plus en plus ces projets HCF avec ses nombreux avantages (investissements mis en commun, plus de temps libre, meilleure pérennité de l’exploitation, entraide, mutualisation…). Ce type d’installation en coopérative a doublé depuis 1993, pour atteindre près de 2 installations sur 5 aujourd’hui. 

L’installation dans le cadre de notre éco-hameau apporte une dimension transversale et systémique. Les activités de notre collectif de 20 foyers sont en soutien et complémentarité les unes des autres. Chacune séparément n’est pas viable. C’est l’imbrication, solidaire et “co-opérative”, de l’ensemble des activités sur le lieu -les activités agricoles et de transformation, l’écotourisme, la production d’énergie, la formation et la sensibilisation- qui en assure la faisabilité, durable et résiliente. En plus de répondre à un besoin d’activités de production, notre intention est de mesurer les impacts de ce modèle solidaire en termes de qualité de vie corrélés à la préservation de l’environnement. 

Sans aide d’état, et sans minimum d’apport, chacun devient co-propriétaires d’une SCI (accès au foncier) et peut débuter son activité en toute autonomie au sein de nos 3 structures juridiques.

Ainsi, l’Oasis du Coq à l’Âme prévoit de soutenir 8 activités agricoles (Volailler, Paysan-boulanger, Maraîcher, Pépiniériste, Myciculteur, Apiculteur, Arboriste, Chevrier ) au minimum, ainsi qu’un référent Commercialisation et un référent Transformation artisanale. Soit l’équivalent, pour la partie agricole, de 10 temps complets, non délocalisables et bénéfiques au territoire.
Mais comment un montage économique comme celui-ci est-il possible ? Nous vous l’expliquons dans le dossier sur le modèle économique “la Richesse des Hommes solidaires”.

Force du collectif

En unissant l’éco-hameau a pour ambition d’améliorer les conditions de travail de ses habitants, tout en proposant un modèle résilient.

Une poly-activité pour :

o Mutualiser les forces et les investissements

o Se répartir les rôles et rester maître de son activité

o Être solidaires face aux aléas 

o Avoir un lieu pérenne et unique, qui valorise la biodiversité

o Commercialiser en un seul nom afin de fidéliser les consommateurs 

L’association des différentes pratiques, notamment agricoles, permet une meilleure utilisation des ressources et débouche sur des économies d’échelle bénéfiques à l’environnement.

Conscient que le Facteur Humain est la clé de réussite ou d’échec dans un tel projet, le collectif a choisi de fonctionner en Gouvernance partagée. C’est-à-dire que les décisions stratégiques sont prises en intelligence collective, et chacun a un accès transparent à l’ensemble des informations de l’éco-hameau.

Et au quotidien, chacun est autonome et souverain dans la réalisation des missions de ses rôles au sein de l’oasis. Ils décident du mode de conduite qu’ils suivront, des prix pratiqués, de leur planning, de leur organisation, etc. Le tout dans le respect du périmètre d’actions, décidé par l’assemblée des associés de l’oasis.

Ainsi nous sommes co-responsables de la réussite ou de l’échec du projet. Pour réaliser les différentes redevabilités nécessaires au bon fonctionnement de l’éco-hameau, chacun dans le collectif choisit des rôles spécifiques correspondant aux besoins. Nous nous sommes formés à ces fonctionnements.

Un cadre formel permettant de sécuriser le fonctionnement global, tout en laissant souplesse et intelligence aux rôles dans la conduite de leurs missions confiées.

Les outils pour s’organiser en collectif

L’Université du Nous propose à tout individu, organisation ou collectif, qui est engagé, ou le souhaite, sur le chemin de la coopération au service de la transition, de vivre cette expérience singulière du faire ensemble. (Cf. dossier 2 “La richesse des Hommes solidaires”)

Cela consiste à appliquer au quotidien, les préceptes suivants :

  • Le chemin compte autant que le résultat.
  • Interroger notre posture de coopération : être, agir pour et avec.
  • Coopérer toujours plus avec l’extérieur.
  • La gouvernance de l’organisation comme une pratique au service de la croissance personnelle et sociétale.
  • Un modèle économique innovant basé sur la co-responsabilité.

Les outils proposés nous guident dans la vie de groupe, et surtout dans la compréhension de nos besoins et attentes. Ces outils nous permettent de mieux appréhender et prendre conscience des mécanismes qui jouent dans nos relations avec les autres et avec le groupe.

L’Association s’organise en Gouvernance Partagée, basée sur des rôles qui sont écrits et validés par le Collectif. Elle permet d’avoir des rôles autonomes et souverain dans la réalisation de leurs tâches/missions/redevabilités. Tout en respectant le “périmètre” posé par le groupe.

Ces notions sont développées dans le dossier “La richesse des Hommes solidaires”.

Pérennité de production

Les deux atouts primordiaux, constituant la force du projet, sont le travail en collectif et la diversification des activités.

A mettre tous ses oeufs dans le même panier, au premier trébuchement la casse est tragique !

C’est en observant la nature, capable de s’adapter à 3,5 milliards d’années d’évolutions et de chocs multiples, que nous trouvons des solutions pérennes. 

Et c’est évidemment grâce à sa diversité qu’elle a toujours pu avoir à disposition les atouts adaptés à la situation.

L’oasis reproduit donc ces conditions de diversité, pour maximiser sa pérennité. Au delà de la diversification agricole, végétale et animale, c’est aussi les activités de transformation, de fabrication et de services qui viennent en appui à la production agricole.

Organisation du travail en équipe

Chaque rôle référent d’une activité participe à l’élaboration des tâches nécessaires à réaliser et leur durée estimée.

Un tableau est rempli hebdomadairement et rectifié autant de fois que nécessaire en fonction du déroulement de la semaine. Chaque personne souhaitant participer s’affecte sur une tâche, en pleine conscience du nombre de personnes nécessaires pour sa bonne réalisation. Chacun est co-responsable que ce qu’il y a à faire soit fait.

Statut juridique

L’ensemble des activités agricoles sont regroupées dans la Ferme associative de l’Oasis du Coq à l’Âme, au sein de l’Association de l’oasis du Coq à l’Âme, reconnue d’Intérêt Général. 

La volonté de l’association est que l’ensemble des habitants de l’oasis puissent s’approprier le sujet de leur alimentation et partager avec les bénévoles une vision agroécologique et solidaire.

Comme toute association, elle n’a pas vocation à distribuer le résultat de sa richesse. Son intention est de soutenir le développement d’une agriculture vertueuse sur le territoire, d’où le choix d’une structure associative. Les recettes e l’Association permettront de financer l’intervention de prestataires autonomes, à qui seront confiés la bonne gestion et l’encadrement des bénévoles, habitants de l’éco-hameaux ou non, sur les différents ateliers de productions.

Ce montage Juridique a été créé pour répondre à l’expérimentation du modèle d’organisation sociétale de l’éco-hameau. A savoir, une organisation horizontale, qui garantit l’autonomie de chacun, sans subordination. Une volonté de subvenir aux besoins de ceux qui participent à ce modèle, sans volonté de d’enrichissement personnel ni de spéculation. Et enfin, une participation possible de l’ensemble des habitants, pour se réapproprier leur alimentation, et concourir à la solidarité envers les agriculteurs de leur territoire.

Cette organisation est développée dans le dossier “2-La richesse des Hommes solidaires”.

Axe 2 : Agriculture Low-Tech à taille humaine

“Une société conviviale est une société qui donne à l’homme la possibilité d’exercer l’action la plus autonome et la plus réactive, à l’aide d’outils moins contrôlables par autrui … La productivité se conjugue en termes d’avoir, la convivialité en termes d’être”. Ivan Illich

En 1953, il fallait 1 calorie pour produire 4 calories alimentaires. Aujourd’hui, c’est l’inverse. La production d’aliments est devenue tellement dépendante du pétrole, que l’on parle aujourd’hui de pétro-aliments. L’épuisement du stock fossile, rend l’extraction de plus en plus chère, nous invitant à réduire notre dépendance à cette énergie, afin de garantir nos capacités futures à nous alimenter.

En moyenne, un agriculteur s’endette de 172 000 € pour pouvoir exercer son métier, dont 70% pour l’achat de matériels. Ce montant représente 7 années de capacité de remboursement et engage l’agriculteur dans une logique de productivité intense. 

En travaillant des surfaces à dimension humaine, l’outillage prend une place nettement moindre dans les investissements. L’agriculteur peut créer lui-même les outils qui lui seront le plus utiles et faciliteront son travail quotidien. Il garde la maîtrise des réparations et des améliorations, sans avoir besoin d’investir régulièrement dans du matériel neuf. Les petites surfaces sont propices au travail méticuleux, arboré et soigné, permettant de densifier la production.

L’utilisation bien ciblée de nouvelles technologies peut être un atout. Par exemple, des capteurs d’hygrométrie peuvent permettre une gestion fine des quantités d’eau apportées aux cultures.

“L’outil manuel est un prolongement du corps humain. Nous avons tendance à penser que le progrès nous libère en mettant d’admirables machines à notre service, sans réaliser à quel point nous devons travailler pour elles, au point parfois d’en devenir esclaves.” Vivre avec la Terre – Hervé-Gruyer

Favoriser l’autonomie 

Favoriser notre autonomie va de paire avec une consommation sobre en intrants, en mettant en oeuvre des pratiques agroécologiques intégrées, 

Des aliments pour nos animaux, en passant par les graines pour notre potager, jusqu’aux outils nécessaires au travail,  nous souhaitons expérimenter nos capacités à l’autonomie, en réapprenant à faire nous mêmes. Avec un impact positif sur les coûts écologique et financier non négligeables. 

En limitant nos dépenses au maximum, nous œuvrons pour un modèle agricole économe et respectueux de son environnement. Nous évitons des prêts bancaires qui pourraient fragiliser la santé financière de la ferme.

Rechercher les outils les plus simples et les plus efficaces

Plusieurs sources d’énergies mécaniques sont expérimentées afin de s’adapter au mieux aux besoins, de respecter notre environnement et de réduire au maximum les investissements et la pénibilité au travail.

Pour réaliser l’ensemble de ces recherches et conceptions, l’éco-hameau dispose d’un atelier équipé de matériel d’usinage divers pour créer et/ou adapter les outils aux conditions de travail de la ferme. Cet atelier est ouvert aux adhérents sous l’accompagnement de référents. Les adhérents ont ainsi la possibilité de monter en compétence technique. Ils ont accès aux installations pour travailler sur leurs propres besoins, créant ainsi un maillage d’entraide et d’inspiration sur le territoire. 

Le Comité Scientifique sera en charge de la collecte des résultats de production, en vue d’une analyse et ajustement stratégique.

Autoconstruction et expérimentation 

L’atelier technique permet la conception et la fabrication de machines et de bâtiments adaptés à une agroécologie paysanne, à taille humaine. En s’appropriant les choix techniques autour de l’outil de travail de la ferme associative, nous retrouvons collectivement une souveraineté technique, et une autonomie d’action par la réappropriation des savoirs et des savoir-faire.

Un partenariat avec l’Atelier Paysan pourra permettre de valoriser les techniques d’autoconstruction et capitaliser les retours d’expériences.

Les outils, concernent principalement la plantation, la récolte et transport, car l’itinéraire technique choisi, avec le soutien d’Arbre et Paysage, est l’absence de travail du sol. 

Au dela l’aspect territoriale, leur action de sensibilisation et d’expérimentation, peut être une vrai opportunité de collaboration.

Les outils, concernent principalement la plantation, la récolte et transport, car l’itinéraire technique choisi, avec le soutien d’Arbre et Paysage, est l’absence de travail du sol. 

L’association Prom’Haies regroupe  des usagers et des gestionnaires qui œuvrent pour le retour de la haie dans les territoires ruraux (Charente, Deux-Sèvres, Dordogne, Vienne…).
Les activités de Prom’Haies répondent à quatre objectifs :

  • Informer et promouvoir
  • Accompagner les planteurs et les gestionnaires
  • Apporter un appui à des démarches innovantes
  • Conduire des expérimentations techniques

Axe 3 : Agroécologie – travailler avec le vivant

Notre raison d’être : Prendre soin de la Terre, pour prendre soin des Humains.

Pour répondre aux enjeux écologiques actuels, la Ferme associative du Coq à l’Âme utilise les dernières méthodes agroécologiques, pour atteindre une performance de production optimale. Les méthodes de bio-intensif, de pâturage rationnel, de coactivité systémique, ou encore d’arbo-foresterie permettent une grande diversité de production, tout en ménageant l’environnement et assurant une rentabilité confortable pour les Hommes.

L’arbre, pilier d’une agriculture durable

La conduite en agroforesterie apporte une nouvelle vision de l’entraide des espèces. Les clés de réussite sont : 

  • sols profonds, 
  • utilisation de compost, 
  • plantations denses, 
  • usage des plantes compagnes, 
  • culture de plantes carbonées, 
  • cultures de plantes racines pour les calories, 
  • usage de semences anciennes 
  • approche globale de la ferme.

L’arbre crée un contexte propice à la biodiversité et favorise l’infiltration de l’eau vers la nappe phréatique. Il est donc la clé de voûte d’une agriculture durable.

Il représente un garde-manger pour les pollinisateurs qui peuvent y trouver une importante variété et quantité de pollen et de nectar, sur une période très étendue.

“L’agriculture durable” ou “intensification durable des cultures” permet : « de produire davantage à partir d’une même superficie de terres cultivables, tout en réduisant les retombées environnementales négatives et en augmentant les apports au capital naturel ainsi que le flux de services environnementaux. » (FAO, 2011).

Selon l’Institut de l’Agriculture Durable (IAD), “l’agriculture durable permet de produire PLUS avec MOINS : moins d’eau, moins de terre et moins d’énergie fossile.”

Plateforme de paillage

Afin de redonner à la terre toute la matière première extraite pour la consommation alimentaire, la Ferme associative du Coq à l’Âme propose de collecter les “déchets” verts de la commune et de ses habitants, pour produire un paillage carboné nourrissant pour le sol.

De la fertilisation à la fertilité

L’avenir de l’agriculture repose sur la connaissance fine des besoins du sol, des plantes, des animaux et des hommes. Une action respectueuse ne fait que s’adapter pour faciliter et permettre les bonnes conditions. Les techniques modernes, focalisées sur la fertilisation des plantes, ne prennent pas en compte les apports complexes du sol. C’est pourquoi, les conduites de productions de la Ferme associative du Coq à l’Âme misent tout sur l’aggradation du sol, en le rendant de plus en plus fertile. C’est ce dernier qui nourrira naturellement les végétaux, bien mieux que tout ce que nous pourrions inventer.

La richesse du partenariat avec un sol fertile :

Des sols qui fonctionnent (Source Agroforesterie.fr)

Produire sur peu d’espace, à la main, avec des techniques bio-inspirées et affranchies au maximum des énergies fossiles, nous paraît être le meilleur moyen de reconnecter Humanité et Productivité agricole.

Implantation des activités à Echoisy

Conduite selon la méthodologie empruntée à la Permaculture, l’implantation des activités et des cultures est déterminée par biomimétisme, après une phase importante d’observation.
Les terres d’Echoisy n’ont reçu aucun intrant chimique (sauf parcelle céréalière et vigne = 4ha) depuis plus de 20 ans offrant pour notre projet un terreau vivant et fertile (ou un biotope) idéal pour son implantation.

Le domaine d’Echoisy est constitué, pour moitié, de type Rendisol (Plateaux limono-argileux à argileux, peu profonds, peu carbonatés, à cailloux calcaires, sur calcaire du Jurassique supérieur. Groie très superficielle) et Fluvisol (Vallées humides calcaires, argilo-limoneux, calcaires, souvent sur argile, de la Charente). Les Rendisols sont des sols peu épais (moins de 35 cm d’épaisseur), reposant sur une roche calcaire libérant peu de carbonates de calcium. Ce sont des sols au pH neutre ou basique, caillouteux, très séchants et très perméables. Cet aspect peut être compensé par des plantations d’arbres en nombre, pour favoriser l’ombrage, et un apport significatif de fumier tout au long de l’année, par le pâturage des animaux.

Le terrain vallonné nous invite à identifier les zones propices en vue d’accueillir les différentes activités. Les activités agricoles sont prioritairement positionnées, et les habitats localisés en continuité du hameau existant. Les activités sont regroupées dans la zone centrale (bâtiments existants) pour faciliter les déplacements de chacun.

Une action importante consistera à implanter de nombreux arbres dans les différentes prairies, pour créer une ambiance bénéfique aux végétaux, animaux et humains.

Un arboretum de sauvegarde des espèces locales (en collaboration avec le Conservatoire Végétal Régional d’Aquitaine), est le premier espace que découvrent les visiteurs. Il permet d’accueillir les campeurs de passage. Un parking à l’entrée de l’oasis permet de limiter les véhicules sur le terrain. Un jardin maraîcher pouvant aller jusqu’à 1 hectare de surface utile, est implanté historiquement sur la partie basse du terrain et entouré d’un muret de pierre.

Pour relier le plus rapidement les différentes zones, des chemins de terre stabilisés par les cailloux du terrain, permettront de maintenir la perméabilité des sols.

Les surfaces agricoles du terrain se décomposent ainsi :

  • Surface Agricole Utile (SAU) de la ferme :  22 ha
  • dont Surface Fourragère Principale (SFP) de la ferme :  11 ha
  • dont Surface Forestière : 7,8 ha
  • Superficie zones de vie habitants (production comprise) :  1,5 ha
  • dont Surface Bâtis anciens : 3 828 m2
  • dont Superficie bâtis ancien agricoles : 1 439 m2 (plus 550 m2 de serre bioclimatique)
  • Surface chemins : 1 ha (2m de large)
  • Surface réserve de biodiversité : 2,4 ha
  • Superficie totale du domaine d’Echoisy (SAU + Bâtis + chemins + réserve) :  26 ha
11,8ha de prairies
7,8ha de Forêt diversifiée
1ha de surface circulations (2m de large)
2,4ha de Zone 5 de biodiversité, non exploitée

Des terrains supplémentaires seront nécessaires pour améliorer l’indépendance fourragère et céréalière de la ferme. L’observation nous apportera les éléments concrets pour préciser les besoins supplémentaires, qui dépendront pour beaucoup des aléas climatiques.

Gestion de l’eau

Au coeur de nos pratiques agricoles, la bonne gestion de l’eau de l’éco-hameau passe par plusieurs principes, tous mis en oeuvre par ses habitants  : 

  • Une couverture permanente de cultures
  • Une agriculture de conservation des sols, pour retenir l’eau
  • Une irrigation de précision en fonction de l’analyse des besoins
  • Un semis direct sous couverture végétale 
  • La mobilisation de toutes les ressources en eau (pluie, ruissellement, sous-sol, ruisseau) 
  • Le zéro labour pour préserver les horizons
  • La présence d’arbres pour permettre un microclimat bénéfique
Cumul de pluviométrie mensuelle, en mm (1mm = 1 L/m2)
Sur Mansle (16)
(source Weather Spark)

Plusieurs retenues d’eau sont positionnées au pied des bâtis pour stocker l’eau tombée sur les toitures et le ruissellement du terrain. Le terrain est bordé au nord par le fleuve de la Charente sur 600m. Le ruisseau du Valandeau passant à la périphérie ouest du terrain n’a pas un débit suffisant pour le considérer concourir à l’autonomie en eau de l’éco-hameau. Un puits est présent au centre de la parcelle de maraîchage pour puiser dans la nappe phréatique, de manière épisodique, et uniquement pour le maraîchage. Une étude doit être lancée avec le soutien de la Chambre d’Agriculture.

Force du vent

Pour l’implantation des activités, la force du vent est une donnée importante. Le terrain est soumis à des vents dominants d’Ouest, qui apportent un climat tempéré et humide. 

Les données sont issues de la base de mesure de Angoulême, qui est à environ 22km au sud du domaine, donc peu similaire. On constate que la zone est pas soumise à des vents réguliers, induisant l’implantation de nombreuses éoliennes industrielles dans le nord Charente  (cf. illustration ci-dessous).

On observe que l’implantation des bâtis existants tient compte des vents dominants du Nord/Sud.  (source Windfinder)

(source Weather Spark)

Ces relevés devront être personnalisés sur le terrain, par la création d’une station météo, afin de tenir compte de la particularité de l’implantation.

Profil altimétrique du terrain

La partie Est du terrain est située à 80m d’altitude et la partie la plus basse à l’ouest est à 55,7m. 

Terrain très vallonné, avec les bâtis construits sur les positions hautes du terrain.

10 points de mesures sont identifiés sur la carte ci-après.

Mesure d’altitudes : 

1- 54,51m (0m)6- 55,12m (0,61m)
2- 59,96m (5,45m)7- 70,36m (15,85m)
3- 62,23m (7,72m)8- 76,85m (22,34m)
4- 56,96m (2,45m)9- 58,15m (3,64m)
5- 55,54m (1,03m)10- 83,39m (28,88m)

Observation des crues historiques : 

Selon le site d’état VigiCrues.gouv.fr le niveau moyen de la Charente est à 0,27m.

3 crues remarquables ont été enregistrées :

  • 1er avril 1962 : 2,60m
  • 7 janvier 1994 : 2,36m
  • 4 mars 2007 : 2,02m

A noter que ce 02 février 2021, la Charente aurait débordé de 2m à Mansle.

Récurrence de 20 ans en moyenne.

En prenant le risque maximum enregistré (2,60m), on observe que les points 4, 5 et 6 seraient inondés.

En prenant l’année 2020 en référence (année non historique), on peut en conclure qu’une crue hivernale classique (selon hydro.eaufrance.fr) monte à 1,30m. Inonde les points 5 et 6.

Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI)

Le PPRI de Cellettes, délimite la zone inondable, et donc classiquement inconstructible comme suit:

Axe 4 : Multi-productions territoriale

Dans l’esprit de la Permaculture, La Ferme associative du Coq à l’Âme s’appuie sur les interactions systémiques mises en place par la Nature, pour proposer des produits agro-écologiques. La multi-productions permet de favoriser les interactions entre chaque activité, en créant un échange vertueux où le déchet de l’un devient la ressource de l’autre. Et où la faiblesse de l’un est atténuée par la force de l’autre. Les aléas des uns, sont ainsi compensés par les meilleures productions des autres, garantissant un revenu minimum d’autonomie stabilisé pour les producteurs. Dans cette logique, c’est plus de 10 activités paysannes qui sont implantées sur une même ferme.

Approche systémique de l’agriculture à la Ferme associative du Coq à l’Âme.

Nous sommes de plus en plus nombreux sur terre et à mesure que notre “niveau de vie” s’élève, nous consommons toujours plus de protéines animales, ce qui crée un déséquilibre écologique majeur. 

Nous souhaitons expérimenter des solutions permettant une alimentation pérenne, suffisante et saine, qui préserve un maximum d’opportunités alimentaires, avec une production qui respecte les équilibres de la nature, afin de permettre aux générations futures de s’adapter aux possibles évolutions climatiques.

Multiplier les fonctions remplies 

Les animaux, les plantes et les installations remplissent souvent une fonction principale ( ex. donner des oeufs, donner du lait, donner des légumes) mais ils ont aussi des fonctions annexes très utiles à la ferme. Par exemple, les poules permettent le déparasitage des prairies et évitent aux tiques de contaminer les ruminants. Elles déverminent les vergers et évitent la prolifération d’insectes qui se nourrissent des fruits.
Les ruminants éclaircissent la prairie laissant de la lumière à des espèces florales et maintiennent son biotope en état. 

Répartition des surfaces sur le terrain d’Echoisy

De nombreuses surfaces sont mutualisées entre plusieurs productions.

ActivitésSurface totale (m2)ActivitésSurface totale (m2)
Maraîchage : planches platesAvicole
Surface totale du maraîchage10 000Zone totale de parcours20 000
Surface effective cultivée 3 000Ovins, Caprins et Équidés
Surface cultivée plein champs6000Surface pâturage40 000
Semences et plantsSurface fourragère10 000
Culture des pieds mères250Champignons & Endivesen cave
Pépinière jeunes plants100Surface utilisée100
Plantes à parfum et aromatiquesBambous
Aromatiques sèches et fraîches250Bambouseraie5 800
Fruits et AbeillesCéréales
Prairies nourricière – Guildes50 000Blé/Féverole, Lin/Luzerne et Tournesol/Féverole87 000
Forêt comestible16 000

Bien-être animal

Nous intégrons l’animal dans une vision globale d’une Ferme agroécologique en polyculture/élevage. L’élevage est mené dans le respect des animaux et des humains, et la viande est consommée avec justesse et en conscience. La présence animale offre de nombreux services à l’agroécosystème : ouverture des milieux, multiplication de la biodiversité, fertilisation (compost et amendements organiques), force de traction, production de nourriture.

Le modèle de l’élevage intensif et la consommation exagérée de produits animaux a un impact négatif important sur l’environnement et le bien-être animal. De lourdes contraintes pèsent sur les animaux (limitation de l’espace, restriction des comportements propres à l’espèce, etc.) et les relations entre l’éleveur et l’animal sont dégradées du fait de la mécanisation accrue des tâches et de l’augmentation de la taille des cheptels. 

Nous souhaitons replacer le bien-être animal au centre d’un travail d’élevage qui ne sert pas uniquement à produire et à générer un revenu, mais aussi à vivre, à construire un rapport à la vie épanouissant et structurant. 

Nous considérons que le bien-être des animaux d’élevage se situe à la convergence de 3 facteurs : 

  • l’éthique des relations homme-animal : nous adoptons une posture d’empathie et d’humilité face au vivant ;
  • le degré de contraintes exercé sur l’organisme de l’animal : nous bannissons au sein du système d’élevage ce qui conduit à toute forme de souffrance ;
  • l’animal lui-même : nous prenons en compte l’état mental de l’animal, ses émotions, son programme psychobiologique et ajustons nos actions en ce sens. 

Nous mettons en place des mesures préventives et d’évaluation tenant compte de ces 3 facteurs. Nous appuyons nos évaluations sur les indicateurs du projet Welfare Quality, démarche européenne permettant de définir quatre grands principes à respecter afin de garantir un bon niveau de bien-être :

  • Alimentation adaptée : l’apport en nourriture et en eau des animaux est-il correct ?
  • Logement adapté : les conditions de logement des animaux sont-elles appropriées?
  • Bonne santé : l’état sanitaire des animaux est-il satisfaisant ?
  • Comportement naturel : le comportement des animaux reflète-t-il des états émotionnels positifs ?

Chacun de ces principes se subdivise en 2 à 4 critères devant être pris en compte afin d’obtenir un bon niveau de bien-être (tableau 1).

Ces indicateurs sont basés sur l’observation des animaux, induisant un objectif de résultat. Nous souhaitons aller au delà des réglementations et garantir le bien-être plus que la bientraitance, en tenant compte des spécificités de chaque animal (ex: certaines races de volailles ont plus de besoins de déplacements, de se percher, de hiérarchie, etc.). Cette approche demande donc une parfaite connaissance des besoins éthologiques de chaque animal.

Au sein de la ferme associative, un rôle BEA (Bien-Être Animal) est attribué à une personne dont la sensibilité envers les animaux est reconnue de tous, afin de réaliser régulièrement ces évaluations en collaboration avec les éleveurs.

Par ailleurs, en partenariat avec l’INRAe, nous intégrons le réseau AGriBEA pour le suivi et l’amélioration des connaissances concernant le Bien-Être Animal (BEA). Dans le Comité Scientifique qui nous accompagne, Alain BOISSY dirige le Centre National de Référence pour le Bien-Être Animal (CNRBEA) créé par le Ministère en 2017 pour que cette question soit prise en compte dans le développement de la durabilité des processus d’élevages.

Nous mettons également en place des indicateurs avec le comité scientifique, permettant d’observer et de documenter les besoins exacts des animaux en milieu naturel, les moyens d’évaluation et d’amélioration du bien-être animal afin d’alimenter une littérature qui, à l’heure actuelle, repose principalement sur des modèles d’élevage industriels. 

Dimensionnement des activités

Les quantités à produire sont déterminées en fonction des besoins des habitants et des clients locaux. La clé d’arbitrage est la limite acceptable par le milieu naturel, pour éviter toute surpopulation ou surutilisation du sol. A la Ferme associative du Coq à l’Âme, notre objectif est de fournir un maximum d’aliments pour les 20 foyers habitant sur l’oasis, mais aussi au territoire local. Nous visons, dans un premier temps, l’alimentation diversifiée d’une cinquantaine de foyers, et à terme d’une centaine.


L’ensemble de l’espace est valorisé en différentes productions. Que ça soit, la forêt, la prairie, les cultures, les plans d’eau, toutes les parcelles œuvrent à la production alimentaire des habitants de l’éco-hameau et du territoire.

Axe 5 : Commercialisation de proximité à dimension sociale

Retrouvons les modèles de production et de commercialisation qui permettent une alimentation souveraine et sobre. Pour cela l’oasis commercialise ses productions directement auprès de ses clients, en oeuvrant pour des produits accessibles à tous.

Vente directe à la ferme

En faisant le choix de la vente en direct et de commandes prépayées, nous souhaitons casser le schéma classique produisant des déchets. A présent, la  demande conditionne la production. La réduction de gaspillage est permise en rapprochant le client et le producteur. 

Nous faisons le choix de commercialiser en circuit de proximité à dimension sociale. C’est à dire, une dimension de proximité qui favorise le lien le plus direct possible entre le producteur et le consommateur à trois niveaux  : 

  • limitation du nombre d’intermédiaires (proximité commerciale), 
  • limitation de la distance parcourue par les produits (proximité géographique) 
  • et création de liens relationnels entre les partenaires de l’échange (proximité relationnelle). 
Illustration

Une dimension sociale qui permet de renforcer la cohésion sociale et la solidarité, en offrant au plus grand nombre la possibilité de participer au projet, via deux volets : 

  • l’insertion, pour un mode de commercialisation créateur d’emplois tournés vers les personnes les plus éloignées du marché du travail.
  • l’accessibilité, pour un mode de commercialisation qui favorise l’accès du plus grand nombre aux produits biologiques (accessibilité géographique, financière et sociale). Une dimension multi‑partenariale, car ces projets associent une diversité d’acteurs apportant leurs savoirs et savoir-faire dans des secteurs d’activité différents  : agricole, insertion, social, santé…
Illustration

La boutique située dans l’oasis, permet un accès facilité sans avoir à pénétrer sur les terrains de production et d’élevage. Elle constitue un lieu de rencontre convivial où les clients fidèles se retrouvent et échangent avec les agriculteurs sur leurs réussites et problèmes rencontrés avec la production. Les visiteurs d’un jour sont invités à visiter la ferme et mieux appréhender l’écosystème mis en place sur l’oasis. Une manière de mieux comprendre les enjeux du monde agricole et d’une alimentation saine, pour passer du statut de consommateur à consom-acteur

Productions de savoirs

Développer l’écoculture suppose d’avancer en terre inconnue. A l’instar des navigateurs d’autrefois, les paysans-explorateurs doivent s’efforcer de dessiner des cartes de ces espaces encore vierges. Le manque de repères scientifiques et technico-économiques est flagrant et pénalise le parcours des nouveaux installés. Bien des aspects de l’écoculture demandent à être documentés

Charles Hervé-Gruyer

Au-delà de notre objectif de produire une alimentation variée et saine pour la population, nous avons pour vocation d’explorer les nouvelles alternatives aux modèles agricoles connus. Ancrés comme valeurs dans le projet, l’accompagnement, le partage et l’éducation d’un large public, sont aussi des missions intrinsèques à la Ferme. Sa visibilité et son attractivité, génèrent alors un impact positif pour toute la collectivité locale.  

Visites pédagogiques

La Ferme pédagogique accueille à la journée des écoles, des centres de loisirs et maisons de retraite. Découverte de la ferme, à travers des animations et des activités ludiques. Les jeunes et moins jeunes peuvent découvrir les différents métiers de la ferme, les procédés de fabrication et de transformation des produits, le principe de la permaculture, les différents animaux et le respect de leur bien-être.

Et si les jeunes sont un public demandeur de découverte, n’oublions pas les adultes en recherche d’une compréhension et de solutions alternatives, ainsi que nos aînés en recherche de contacts et de grand air.

Ces visites sont proposées à prix libre, en co-responsabilité avec les visiteurs.

Formations agricoles

En partenariat avec les spécialistes de notre réseau, nous organiserons des formations à l’agro-écologie, avec mise en pratique concrète sur l’oasis.

Nous estimons à 1 formation de 30 personnes par mois. Soit 66 000€ de Chiffre d’Affaire annuel.

Accueil séjour à la ferme

Les colos écolos : nous souhaitons proposer un hébergement en courts-séjours pour les associations de jeunesse et d’éducation populaire. Hébergés en camping, en pension complète, ils découvrent les produits de la ferme, qu’ils auront cueillis et préparés. La gestion de la vie quotidienne se fait par les animateurs encadrants des colonies de vacances. Ceci sera possible dès que les bâtis auront été rénovés et que les habitants résilients pourront accueillir les familles présentent sur le domaine.

En fonction des logements disponibles, des séjours à la ferme sont proposés, afin de découvrir comment peut se traduire l’autonomie d’un territoire.

Recherche et partenariats

Nous envisageons l’Oasis du Coq à l’Âme comme un laboratoire vivant (Living Lab). Il s’agit d’un lieu d’interface entre des citoyens engagés dans un objectif de décroissance et des chercheurs oeuvrant au progrès technique et théorique nécessaire à cette transition. Ce Living Lab est piloté par un Comité scientifique, composé d’experts de différentes disciplines et dont le rôle est d’une part de documenter et d’évaluer nos résultats (impact écologique, production, bien-être, …), et d’autre part d’animer des programmes de recherche visant à l’approfondissement  des nouvelles techniques, notamment dans le domaine agroécologique. 

Outre l’agroécologie, les autres thématiques abordées par le comité scientifique sont également pertinentes à la dimension agricole du projet:

  • le développement technique low-tech (ex: mise au point de tracteur open source et modulaire, production d’énergie renouvelable, valorisation des déchets agricoles, …);
  • l’habitat réversible à faible impact (bâtiments agricoles);
  • les méthodes d’organisation sociale en intelligence collective (gouvernance partagée);
  • l’économie de la fonctionnalité et de la coopération (constitution d’un réseau avec les partenaires locaux pour oeuvrer ensemble à l’autonomie territoriale);
  • les techniques naturelles pour préserver la santé (ex: étude des plantes médicinales).

Un dossier spécifique est consacré à la description de cette activité de recherche et innovation, centrale pour l’oasis.

Calendrier des immersions

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